29/06/2017
La pensée du jour: J moins 2
« Le Tour de France est un film en couleurs et en relief dont les images mouvantes et parfois émouvantes s'articulent et se fondent dans un éclatement de passion ».
Pierre Chany (1922-1996) journaliste
« C'est merveilleux, c'est inouï¨, c'est cocasse, c'est extraordinaire, c'est magnifique. Le Tour est la plus jolie comédie du répertoire sportif ».
Henri Jeanson (1900-1970), écrivain.
« Le tour de France est au sport ce que Hollywood est au cinéma »
Orson Welles (1915-1985) comédien, cinéaste.
« Le Tour de France, c'est une croisade, un pélerinage, un enseignement, un exemple. »
Henri Desgrange (1865-1940) directeur du Tour.
« Le Tour de France est notre Odyssée, notre Iliade, notre Chanson de Roland.
François Cavanna (1923-2014), écrivain
Quand le Tour stimule les passions !!!
06:20 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
09/03/2016
Laurie Fourniaudou dédicacera son premier recueil de poésie samedi à Cultura
Étudiante en FAC de lettres à Toulouse, Laurie Fourniaudou n'a que 19 ans, mais déjà une vie bien remplie dans le domaine de l'écriture. Celle-ci est sa passion depuis toujours, à 10 ans elle écrivait déjà ses premiers poèmes et à moins de vingt ans a obtenu quelques prix en poésie. La flamme de bronze (catégorie poésie libre) du concours Flammes Vives 2012, le prix du meilleur poème (catégorie jeunes) du concours 2014 « les après-midi de St Flo », le premier prix jeunes du concours Chant libre Meyreuil 2013, et le premier prix catégorie enfant du concours Plume Colmarienne 2104. Voilà de belles récompenses pour notre jeune rustiquoise.
Son plaisir est de dévoiler son univers poétique, de le faire découvrir à d'autres personnes, surtout aujourd'hui ou ce n'est pas ce que les lecteurs lisent le plus.
Toute petite, le rêve de Laurie était d'écrire un livre, voilà qui est déjà réalisé puisque elle a à son actif une nouvelle et 4 romans non publiés, mais son domaine de prédilection reste la poésie, et c'est ainsi qu'un éditeur vient de lui accorder sa confiance en publiant un recueil de poésie « Sablier d'ébène » qu'elle va dédicacer ce samedi 12 mars au magasin Cultura de Carcassonne, de 10 heures à 18 heures.
Voilà une belle promotion pour notre jolie Laurie, qui nous l'espérons viendra un jour nous lire ses poèmes à la médiathèque de Rustiques.
08:16 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
07/02/2015
Le texte du jour
Waterloo
Le dernier carré
Quelques carrés de la garde, immobiles dans le ruissellement de la déroute comme des rochers dans de l'eau qui coule, tinrent jusqu'à la nuit. La nuit venant, la mort aussi, ils attendirent cette ombre double, et, inébranlables, s'en laissèrent envelopper. Chaque régiment, isolé des autres et n'ayant plus de lien avec l'armée rompue de toutes parts, mourait pour son compte. Ils avaient pris position, pour faire cette dernière action, les uns sur les hauteurs de Rossomme, les autres dans la plaine de Mont-Saint-Jean. Là, abandonnés, vaincus, terribles, ces carrés sombres agonisaient formidablement. Ulm, Wagram, Iéna, Friedland mouraient en eux.
Au crépuscule, vers neuf heures du soir, au bas du plateau de Mont-Saint-Jean, il en restait un. Dans ce vallon funeste, au pied de cette pente gravie par les cuirassiers, inondée maintenant par les masses anglaises, sous les feux convergents de l'artillerie ennemie victorieuse, sous une effroyable densité de projectiles, ce carré luttait. Il était commandé par un officier obscur nommé Cambronne. A chaque décharge, le carré diminuait et ripostait. Il répliquait à la mitraille par la fusillade, rétrécissant continuellement ses quatre murs. De loin les fuyards, s’arrêtant par moment essoufflés, écoutaient dans les ténèbres ce sombre tonnerre décroissant.
Quand cette légion ne fut plus qu'une poignée, quand leur drapeau ne fut plus qu'une loque, quand leurs fusils épuisés de balles ne furent plus que des bâtons, quand le tas de cadavres fut plus grand que le groupe vivant, il y eut parmi les vainqueurs une sorte de terreur sacrée autour de ces mourants sublimes, et l'artillerie anglaise, reprenant haleine , fit silence. Ce fut une espèce de répit.Ces combattants avaient autour d'eux comme un fourmillement de spectres, des silhouettes d'homme à cheval, le profil noir des canons, le ciel blanc aperçu à travers les roues et les affûts ; la colossale tête de mort que les héros entrevoient toujours dans la fumée au fond de la bataille, s'avançait sur eux et les regardait.Ils purent entendre dans l'ombre crépusculaire qu'on chargeait les pièces, les mèches allumées pareilles à des yeux de tigre dans la nuit firent un cercle autour de leurs têtes, tous les boute-feux des batteries anglaises s'approchèrent des canons, et alors, ému, tenant la minute suprême suspendue au-dessus de ces hommes, un général anglais, Colville selon les uns, Maitland selon les autres, leur cria : Braves français, rendez-vous ! Cambronne répondit : Merde !
Victor Hugo (Les misérables)
10:10 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
30/12/2014
Le poème du jour
Las mametas
Cossi las vesem
Càmbian dapasset e n'on avisan pas.
Ara se vestissan pas comò abans mas s'es pas fait d'un còp.
Acceptan lor atge sens rès dire.
Per èlas lo vielhun es una causa naturala
Son apitancièras, las vesem sovent a la cosina.
Fan de còcas, de crèmas, de flans, de confituras.
S'adòvan per faire los plats qu'aimas.
Son educatriças dals felens que s'en sovenan tota lor vida.
S'interessan a tot çò que fas.
Sortissan un proverbi a cada situacion.
Contan la vida de diversas manièras que fan rire o plorar.
An totjorn un pitchòt sorrire quand te vesan arribar
e un autre quand partisses.
Escrivan de lettras o de cartas quand i a quicòm que truca
e per l'aniversari.
Fan de calinetas als pus pichons.
Demòran dins d' ostàls que te fan somiar
e ont cadun a la milhona cramba.
Nos sonhan quand sem malauts.
Parlan patoès.
Apuèi morissan.
E cal pas jamai doblidar que sòsquèran jovas,
drolletas, fadrinas, amorosas, polidas...
Jacques Carbonnel
Les grand-mères
Comment les voyons nous ?
Elles changent lentement et nous ne nous en apercevons pas.
Aujourd'hui elles s'habillent différemment d'autrefois mais cela ne sait pas fait d'un seul coup.
Pour elles la vieillesse est une chose naturelle.
Elles sont nourricières, nous les voyons souvent à la cuisine.
Elles font des gâteaux, des crèmes, des flans, des confitures.
Elles s'arrangent pour faire le plat que nous aimons.
Elles sont éducatrices des petits enfants qui s'en souviennent toute leur vie.
Elles s'intéressent à ce que tu fais.
Elles sortent un proverbe à chaque situation.
Elles racontent la vie de diverses manières qui font rire ou pleurer.
Elles ont toujours un petit sourire quand elles te voient arriver
et un autre quand tu pars.
Elles écrivent des lettres ou des cartes quand il y a quelque chose qui ne marche pas bien
et pour l 'anniversaire.
Elles font des câlins aux plus petits.Elles habitent dans des maisons qui te font rêver
et où chacun a la meilleure chambre.
Elles nous soignent quand nous sommes malades.
Elles parlent patois.
Puis elles meurent.
Il ne faut jamais oublier qu'elles furent jeunes,
petites filles, amoureuses, jolies...
08:23 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
17/09/2014
Le poème du jour
A une vieille servante
Reste ainsi, ne fais pas un geste,
Ne quitte pas ton escabeau,
Poursuis ta besogne modeste
A côté d'un pâle flambeau.
Mon cœur est plein, mon œil se mouille,
Lorsque, seule et baissant les yeux,
Je te vois filer ta quenouille
A ce foyer silencieux.
Les obscures vertus de l'âme,
Le dévouement et la bonté
Prêtent au fond de l'humble femme
Je ne sais quelle majesté.
Les longs jours ont creusé ta tempe ;
Tes yeux, tristes et doux à voir,
Ont l'éclat voilé de la lampe
Que tu m'allumes chaque soir.
Au bruit des heures que balance
La pendule de l'escalier,
Tu vas et tu viens en silence,
Faisant ton travail familier.
La fatigue est ton habitude ;
A l’œuvre dès le point du jour,
Tu donnes à la servitude
La forme auguste de l'amour...
...Quand la maison dépareillée
Vit quelques fois entrer la mort,
Ce fut toi qui, dans la veillée,
Restas près de celui qui dort.
De ce passé tu survis seule,
O vieille femme en cheveux blancs,
Vénérable comme une aïeule
Pleine de souvenirs tremblants ! …
… Va, je t'aime, âme simple et grande,
Toi qui ne sus jamais haïr ;
Je t'aime, et, moi qui te commande,
Je me sens prêt à t'obéir.
Joseph Autran (1813-1877)
11:08 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
11/09/2014
Le texte du jour
Ce fut le dimanche matin, vers mes neuf ans, que m'arriva dans le demi sommeil de l'aube ce signe de la différence des hommes.
Mon père entrait doucement dans la chambre où je dormais avec ma sœur, se penchait vers moi et m'embrassait légèrement pour ne pas me réveiller. Et l'odeur me submergeait. Je ne savais ni la nommer ni l'analyser mais je la reconnaissais. C'était celle de sa veste de chasse, de son passe-montagne de laine, de tous ces vêtements de toile épaisse, usés et délavés qu'il portait de dimanche en dimanche d'automne et d'hiver, de l'ouverture à la fermeture, sans qu'entre-temps ils fussent lavés...
…...C'est ma mère qui nourrissait les chiens, peignait les oreilles de cockers, les passait l'été sous le jet du jardin, traitait puces et Tiques, c'est elle qui leur avait tricoté de souples cylindres qu'elle leur enfilait au moment de la soupe afin que leurs oreilles ne trempent pas dedans, elle qui soignait leurs pattes échauffées , et c'est mon père qu'ils aimaient.
Même au moment de la pitance, la voix, le coup de sifflet du maître les détournaient de la gamelle. Sa voix à lui et pas une autre. Longtemps avant l'heure de son retour, ils se plantaient le nez contre le grillage et il était inutile d'espérer les déloger. Trempés de pluie, tremblants de froid, ils attendaient son arrivée. Longtemps avant qu'il ne pousse la grille du jardin, les chiens étaient debout et frétillants. Ils avaient senti ou entendu des signes imperceptibles. Mon père les caressait, leur parlait, c'était tout.......
Marie Rouanet (Du coté des hommes)
1970
10:41 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
23/05/2014
Le poème du jour
Le poète bat aux champs
Aux champs, la nuit est vénérable,
Le jour rit d'un rire enfantin ;
le soir berce l'orme et l'érable,
Le soir est beau ; mais le matin,
Le matin, c'est la grande fête ;
C'est l'auréole où la nuit fond,
Où le diplomate à l'air bête,
Où le bouvier à l'air profond.
La fleur d'or du pré d'azur sombre,
l'astre, brille au ciel clair encor ;
En bas, le bleuet luit dans l'ombre,
Etoile bleue en un champ d'or.
L'oiseau court, les taureaux mugissent ;
Les feuillages sont enchantés ;
Les cercles du vent s'élargissent
Dans l'ascension des clartés.
L'air frémit ; l'onde est plus sonore ;
Toute âme entr'ouvre son secret
L'univers croit, quand vient l'aurore,
Que sa conscience apparaît.
Victor Hugo
09:49 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
25/02/2014
le poème du jour
Jeanne songeait, sur l'herbe assise, grave et rose ;
Je m'approchai : – Dis moi si tu veux quelque chose,
Jeanne ? - car j’obéis à ces charmants amours,
Je les guette, et je cherche à comprendre toujours
Tout ce qui peut passer par ces divines têtes.
Jeanne m'a répondu : - Je voudrai voir des bêtes.
Alors je lui montrai dans l'herbe une fourmi.
Vois! - Mais Jeanne ne fut contente qu'à demi.
- Non, les bêtes c'est gros me dit-elle.
C'est le grand. L'océan les attire à sa grève,
Les berçant de son champ rauque, et les captivant
Par l'ombre, et par la fuite effrayante du vent ;
Ils aiment l'épouvante, il leur faut le prodige.
- Je n'ai pas d'éléphant sous la main répondis-je.
Veut-tu quelque autre chose ? Ô Jeanne on te le doit !
Parle. - Alors Jeanne au ciel leva son petit doigt.
- Ca, dit-elle. - C'était l'heure ou le soir commence.
Je vis à l'horizon surgir la lune immense.
L'art d'être grand-père
Victor Hugo
10:22 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |